quat' quat' quat' quadec
C'est Grand Chef qui demande. Alors je réponds. Je suis une des groupies hystériques de Grand Chef. Faut dire. Je vais même jusqu'à vénérer sa femme et ses clairs gloussements de réalisatrice amoureuse. Je suis vraiment prête à tout.
Donc, Grand Chef m'a filé un bébé tout huileux que je ne dois pas faire tomber. J'exécute. Le bébé, le questionnaire, les ordres de Grand Chef.
(même qu'il n'est pas interdit de cliquer sur les montages pour les voir en plusse grand, que je me sois pas décarcassée pour rien)
Allons-y….
> 4 emplois que j'ai occupés dans ma vie
J'ai été… Animatrice cuisine ! Ouaip. Et je n'avais que 20 ans. Mais j'étais épaulée, hein. Et puis j'animais aussi le club lecture. En fait j'animais dans une MJC de quartier. Je gardais aussi l'entrée du château gonflable à la fête de quartier. Et puis je tapais le courrier. Et je faisais les comptes-rendus de conseils d'administration. Des fois je me prenais des cailloux par les gamins du quartier et je perdais les clefs, mais ça n'a rien à voir.
Sinon, j'ai été employée de maison mais c'était avant, quand j'ai quitté l'école, à 17 ans. Je venais tôt, je faisais déjeuner les enfants, y en avait 5. J'en emmenais deux à l'école, les autres y allaient seuls, zétaient grands. Le plus petit racontait à ses potes que j'étais sa grand-mère, il ne devait pas assumer son rôle patronal. Je me suis fait courser par un lama un jour. Pour une mamie je m'en suis plutôt bien sortie, mais c'est parce que j'étais armée de trois pains. Après, je rentrais, je faisais du ménage, ou/et les courses, et puis à manger pour le midi. J'allais rechercher les plus petits ; c'est là que le lama m'a repérée.
J'ai été quoi d'autre ? Plein de choses. J'ai été attachée de communication. Ou assistante. Ou un truc comme ça. En fait, je rédigeais la moitié d'un journal pour ttttttttttoooooooooooooute la population de l'agglo, une lettre interne (même que je faisais aussi la mise en page), des discours d'élus, je choisissais des visuels, je remplaçais mon chef au pied levé à des réunions dont j'ignorais l'objet, j'allais manger au restaurant, je doublais des biélorusses qui causaient dans des films, je faisais aussi la voix off des rétrospectives filmées de l'année. Je faisais un tas de choses, des pliages d'urnes en carton, des mises en place de conférences d'université populaire, des réceptions, je ne me suis pas fait courser par un lama ni mordre par un caniche (oui j'ai oublié de vous dire que je m'étais fait mordre par un caniche en transportant une table bleue à travers le quartier, dans mon job d'animatrice de MJC) mais je suis tombée malade tellement je faisais de choses à toute vitesse.
J'ai fait de la compta aussi mais c'est pas un métier, c'est pas sérieux. Alors un quatrième ? J'ai cueilli du raisin. Pendant trois jours. Après ils ont rétréci les vignes et j'ai protesté, stop ! gare : train, retour.
> 4 films (ou un peu plus) que je regarderais encore
Autant en Emporte le Vent. C'était mon premier vrai film au cinoche, le film préféré de ma mère, y avait eu un entracte, on était allées avec madame Laville qui mangeait des bonbons pendant l'incendie d'Atlanta… alors j'ai pas le choix, j'en suis à 7 visionnages en version française et un en VO.
Les Ailes du Désir parce que. A cause du miroir, des anges dans les bibliothèques, de leurs têtes compatissantes qui penchent sur les épaules trop lourdes.
American Beauty pour la scène du sac en plastique qui vole. D'ailleurs je dis toujours : "la scène de la fin" alors qu'elle n'est pas du tout à la fin.
Un Ange à Ma Table pour voir s'il me fait toujours le même effet. En souhaitant que non. J'y suis tellement dans ce film, que la première fois je ne pouvais plus marcher, je ne tenais plus debout, je tremblais, je pleurais, etcais. Bouleversée, renversée.
sinon : Sur la route de Madison, bien sûr, parce qu'elle finira bien par monter dans sa voiture, sous la pluie
Big fish si un jour je ne rappelle plus comment naissent les histoires.
Le Bal, pour la valse incessante et folle de la vie, les Charlie Chaplin, tous, pour tout, Pirates des Caraïbes 3 pour les morts qui flottent et ceux qui vont dans des barques, avec un lumignon et un sourire calme, Paris Texas pour les paysages dans le rétroviseur et la musique, The Wall pour ma fille, Les Visiteurs pour me faire du mal et encore mieux aimer Frankenstein Junior, ah oui ! les Demoiselles de Rochefort, parce que j'addddoooooore (ça rime), toutes les comédies musicales américaines des années 50, toutes les comédies avec Marilyn, La vie est Belle de Capra, et plein d'autres.
> 4 émissions ou séries TV que je regarderais encore
Strip Tease, j'ai le coffret DVD, ça me fascine de voir les gens tout nus. Sinon…….. euh…. J'ai adoré regarder en avant-première les épisodes de Desperate Housewives, mais je n'ai pas pu les revoir, une fois suffit. Revoir les séries n'a guère de sens, non ? Si !!! je voudrais revoir Peyton Place ! Ah oui ! J'étais toute petite et sans doute un peu amoureuse de Mia Farrow dans le rôle d'Alison. S'appelait-elle Mackenzie ? Elle disparaissait et j'en voulais beaucoup à Ryan O'Neal de ne pas être inconsolable. Je ne savais pas qu'elle était en train de se marier avec Franck Sinatra, la fourbe. Oui ! j'aimerais aussi revoir une série sur les Corsaires, avec Michel Leroyer. J'étais très très amoureuse, à en pleurer dans mon lit à me dire que je ne pourrais jamais me marier avec lui, parce que déjà c'était un corsaire et que c'est pas pratique et qu'ensuite il était beaucoup trop vieux pour moi.
> 4 endroits où je suis partie en vacances
Je suis partie… à la piscine d'Audincourt ! Impatience ! Grand soleil, la chaleur qui trompette dans l'air, dès 9 heures (pourquoi ça n'ouvre pas avant ???!). J'ai ma robe en éponge rouge à fleurs blanches que maman a cousue. Deux couettes. Papa et moi faisons la queue pour être dans les premiers à entrer à la piscine. Depuis le bloc, on a juste eu à traverser le pré du père Courvoisier, derrière la voie ferrée, au milieu des chants des grillons. Mon père a pris son pliant et un cabas, maman arrivera vers midi, pour manger avec nous, quand elle aura fait le ménage. Je suis déjà badigeonnée de crème solaire, lui non, ce soir il sera écarlate, des brûlures jusque sur la plante des pieds. J'ai ma bouée orange et blanche autour de la taille, je ne tiens pas en place. Voilà mon cousin, le Maurice, qui ouvre la caisse. Quand je suis avec papa, on passe à l'oeil, quand c'est avec maman, faut payer. On longe les vestiaires, pas la peine de prendre de portemanteaux jaunes, on a déjà nos maillots sur nous. Au bout de l'allée, le bassin olympique brille sous le soleil jeune, l'eau frémit. A droite, toutes ! Direction l'ombre des buissons qui entourent la pataugeoire, papa installe les affaires sur le muret, déplie son siège et le journal. Je suis déjà en maillot, et je cours vers la moyenne, tout en cramponnant la bouée aveuglante sous la lumière. Je me jette en de grandes éclaboussures moirées dans l'eau javellisée. Ce moment là, où je suis saisie par la morsure de l'eau froide, ordonne à la journée de commencer enfin.
Je suis partie voir la mer, là.
Je suis partie en Italie, là.
Je suis partie à Pouldreuzic, c'est le paradis mais y avait un psychopathe derrière les rideaux, la nuit, j'en suis sûre. Il faisait le bruit caractéristique du psychopathe breton derrière des rideaux, sur graviers. J'ai jamais eu le courage de vérifier. Je suis beaucoup partie à Annecy, à Talloires plus précisément. D'ailleurs je n'en suis pas complètement revenue. Il y a des bouts de moi partout, là-bas, faites gaffe où vous marchez ça porte pas forcément bonheur. Et puis au Maroc mais je le compte pas, c'est pas des vacances, un voyage de noces.
> 4 endroits où j'ai vécu
J'ai vécu au bloc A de la rue des prés. Le bloc des campenottes, ici les campenottes, ce sont les jonquilles. Des noms de fleurs. Bien des histoires, dans les caves, les tours de vélo, les abris des buissons le long des trains qui passent vite, les cerises et les rondes, les bagarres, les filles Bourlon m'ont fait tomber dans les orties, impossible de bouger, elles ont ordonné à Pascal, leur frère attardé, de me tenir plaquée au sol, et comme des bouts de peau échappent aux morsures des herbes, elles me passent une ortie sur les bras et la figure ; y a aussi Betty et son renard de l'autre côté du grillage, les femmes qui tricotent assises le long du mur, l'ascenseur qui se bloque, la rue des prés sous mes souliers vernis, Richard amoureux (qu'est-ce qu'il est collant !) le carrelage jaune du couloir, les rideaux à carreaux et ma mère derrière : "je suis première ! je suis première !" il faisait pas bon être première au bloc.
J'ai vécu sous les toits, dans un tout petit appartement, un moment parfait, une nuit. Je me lève pour boire un verre d'eau, c'est l'hiver, je n'ai plus très sommeil. Je bois, pieds nus. A ma droite, dans la chambre, l'homme que j'aime dort. Derrière moi, au sud, mon minuscule bébé tout neuf rêve de choses que je ne sais plus. Devant moi, j'aperçois par le Vélux les toits de la ville où dorment : ma mère et ma soeur, ma nièce aimée, et plus loin mon frère dans une période de calme. Je ferme les yeux, je les ouvre à nouveau et chacun est à sa place, dans mon paysage, proche, chacun va bien à sa façon, il manque déjà mon père mais on le contient. Je referme les yeux, je confronte mon songe à la vision nocturne des toits sous décembre. Tout est parfaitement similaire. Je me sens gardienne de leur sommeil, au milieu de la mer, je conduis le navire, tout va bien.
J'ai vécu après dans un immense appartement de 200 m2 hors terrasse que j'aimais beaucoup, avec des parquets cirés, des plafonds à moulures, des portes-fenêtres qui suivaient le soleil tout le long de la journée, et des volets qui grinçaient au vent. Comme une île, cet appartement de roi, entre trois cours d'eau et le chant des grenouilles.
J'ai vécu enfin dans un endroit étrange qui n'avait pas de nom, juste un prénom. Où il existe un oiseau qui tient à la fois du canard et du cygne, un endroit entre ici et là-bas, un endroit du milieu. J'y ai vécu près d'une rivière, je la revois encore brillant sous la lune, entourée de cailloux blancs comme des dents de loup. Je m'y suis beaucoup promenée et quand j'étais fatiguée, il suffisait que je pose ma tête contre lui. J'y avais une cabane, de bois et de petites choses. J'ai vécu dans ce refuge, emprisonnée, contente de l'être près d'un grand feu apprivoisé. Dans les murs, il y avait des histoires secrètes.
Maintenant je vis chez les écureuils.
> 3 ou 4 choses que je fais quand je vais sur le net
Je vais voir ma bal, je vais chez chef simon, je vais chez une chanteuse, je regarde des images de gens, je tombe sur des merveilles, je tombe sur rien, j'attends.
> 4 mets que je ne mangerai jamais
jamais plus :
les saucisses à Laguna à Weil Am Rhein en Allemagne
de la chicorée cuite
des makis
et jamais jamais jamais du pigeon. C'est ma phobie, les oiseaux. Et le pire, c'est le pigeon. Et pire que le pigeon, y a le pigeon mort. Alors je crois que je pourrais vomir dans la seconde et même sur une nappe damassée, et même dans de l'argenterie, et même chez des gens que j'aime, si on me disait que je viens d'en manger.
> 4 de mes mets favoris
- les cannelés de chez Bise à Talloires
- le gigot de 5 à 7 (heures)
- la choucroute de la Toussaint
- le cake au chocolat
> 4 endroits où j'aimerais être en ce moment
- dans ma cabane au milieu des mondes
- sur un banc du port de Talloires
- contre la poitrine d'Higelin
- dans le rêve d'un amoureux
> 4 personnes qui me feraient plaisir en répondant à ce questionnaire
c'est peut-être déjà fait mais :
- Marina Foïs
- Bobby Lapointe
- Thierry Marx (pouvez faire passer siouplè ? Les autres, ça va, je sais où les joindre... mais lui j'ai pas ses coordonnées)
- Jacques Prévert
Et qui qu'en veut !